Dans cet onglet vous trouverez des réponses à vos questions sur la méthode Ponseti.
La méthode Ponseti utilise des manipulations bien précises et délicates pour aligner le pied d’une façon progressive et corriger la déformation. Après chaque manipulation, un plâtre est confectionné afin de le maintenir dans la position de correction obtenue.
Le plâtre va du genou au pied afin de maintenir l’ensemble et assurer un meilleur maintien.
Généralement, pour que la première phase de correction soit complète, il faut entre 4 et 8 semaines d’immobilisations où un plâtre par semaine est effectué et une intervention mineure au tendon d’Achille (ténotomie).
Les pieds bots non standards (appelé pieds bots atypiques) peuvent parfois demander davantage de plâtres ou une prise en charge différente.
Après la réalisation de la ténotomie, le plâtre est maintenu pendant trois semaines.
Certaines équipes médicales la pratiquent lors d’une consultation, sous anesthésie locale. Dans certains cas, très précis, elle peut-être réalisée sous anesthésie générale : tendon difficilement palpable, deuxième ténotomie, enfant plus âgé…
Une fois leur pied bot corrigé, les enfants ont une vie tout à fait normale. Pour éviter toute récidive, ils doivent porter une attelle la nuit jusqu’à l’âge de 5 ans environ, parfois plus longtemps si le médecin le juge nécessaire. S’il n’y a pas de récidive au cours des deux années suivant le retrait de l’attelle, c’est que la correction est probablement permanente.
Il est rarement nécessaire de procéder à un suivi une fois la croissance des os terminée, soit vers l’âge de 14 ans pour les filles et de 16 ans pour les garçons.
Au fil du développement de votre enfant, vous remarquerez
peut-être une légère différence dans la longueur des jambes ou la taille des pieds, ce qui pourrait vous causer du souci sans plus. Chez les enfants avec un pied bot unilatéral, le pied atteint est un peu plus court – 1 cm – et un peu plus étroit que le pied normal. La circonférence du mollet est aussi plus petite – 2 cm.
Lorsque les deux pieds sont atteints, ces différences par rapport à un enfant qui n’a pas eu de pied bot ne sont par perceptibles, car la correction est symétrique.
L’objectif d’un traitement du pied bot est d’avoir à l’âge adulte des pieds forts, souples et sans douleurs et bien sûr avec une forme la plus normale possible. A la fin, il est à noter qu’avec les traitements non chirurgicaux – plâtres ou manipulations – une légère déviation de la partie antérieure du pied peut exister. Cela ne constitue en rien un mauvais résultat et ce n’est pas gênant. Un traitement chirurgical aurait conduit à un meilleur aspect mais il faut compter avec des risques de raideur, douleur et faiblesse musculaire importants. L’esthétisme à quel prix !
Si vous traitez son pied bot comme un aspect normal de la vie, il en sera de même pour votre enfant. Expliquez à votre enfant qu’il n’y a pas de bébés parfaits : certains ont besoin de lunettes, d’autres d’appareils auditifs. Quant à lui, il doit porter une attelle durant un certain temps. Quand il sera plus vieux, vous pouvez lui montrer des bébés qui commencent leur traitement afin qu’il voie qu’il n’est pas seul. S’il veut parler de son pied bot à ses amis, cela ne pose aucun problème. Les enfants sont beaucoup plus ouverts et ont beaucoup moins de préoccupations que les adultes.
Les plus vieux peuvent choisir la couleur de leur plâtre, quand c’est possible, ou décorer leur plâtre ou leur attelle.
Les séances de rééducation ne font pas partie de la méthode Ponseti. Si lors d’une prise en charge par la méthode des plâtres (ou Ponseti) des séances de rééducation sont ajoutées pendant la correction du pied alors il ne s’agit plus d’une méthode Ponseti.
Néanmoins, une fois que le pied a été corrigé par plâtres et que les attelles sont mises en place alors et seulement alors des massages, des mobilisations douces des articulations et des stimulations des muscles de pied et du mollet peuvent être réalisées. Ces pratiques sont souvent à l’origine d’une demande des parents plutôt qu’une indication du chirurgien orthopédique.
lire aussi la page exercices et kinésithérapie
Plusieurs types d’attelles existent. Ils respectent deux principes :
- le maintien de la rotation externe du pied,
- la liberté de mouvement de la cheville et du genou.
Pour ces deux raisons, les attelles recommandées sont celles qui consistent à deux chaussures reliées par une barre.
Ce qu’il ne faut pas faire et ne pas utiliser :
- Le port uniquement des chaussures, sans la barre, ne permet pas de garder les pieds dans la bonne position (orientés vers l’extérieur).
- Les attelles qui bloquent la cheville et le genou ont l’inconvénient de ne pas permettre la mobilisation des muscles du pied et de la jambe et même d’entraîner une rétraction des muscles du mollet. Les enfants doivent gigoter !
Le jour du retrait du dernier plâtre est le meilleur moment pour installer l’attelle, car le pied est habitué à être dans la bonne position.
Si, le jour du rendez-vous prévu, les parents ne sont pas en possession de l’attelle alors un nouveau plâtre sera fait dans l’attente de cette dernière. Il ne faut pas perdre la correction – récidive – et conserver la souplesse du pied. Et du fait de cette transition rapide, l’enfant supportera mieux l’attelle même les premiers jours.
Il est actuellement conseillé de garder l’attelle jusqu’à l’âge de 5 ans car il a été constaté qu’à peu près vers cet âge, le pied a beaucoup moins tendance à se déformer.
voir aussi la page : Maintien de la correction : Attelles et surveillance et la page avec l’étape 2 de la page d’aperçu de la méthode Ponseti.
Dans cet onglet vous trouverez des réponses à vos questions sur le pied bot en général.
Non, vous n’êtes pas responsable. Il peut s’agir d’un problème héréditaire comme d’un coup du hasard. Il n’y a pas de cause reconnue. Il est normal de pouvoir se sentir coupable, et ce sentiment peut vous accompagner tout le long du processus de correction. Les autres peuvent vous pousser à culpabiliser. Ne tombez pas dans le panneau. S’occuper d’un enfant est déjà assez exigeant en soi, même quand tout est normal.
Idéalement, dans le premier mois de vie !
À la naissance, les enfants sont examinés et, s’ils semblent avoir un pied bot, ils doivent être adressés à la consultation d’orthopédie.
Cette consultation auprès d’un chirurgien qui s’occupe du traitement du pied bot doit se faire dans les meilleurs délais, une fois que la mère et l’enfant ont quitté la maternité. Il n’est pas nécessaire d’envoyer l’enfant en urgence à la consultation (ça arrive souvent !).
Il a été démontré que si le traitement commence avant l’âge de 9 mois, les possibilités de correction sans chirurgie sont toujours très bonnes.
Au-delà, la correction est plus difficile et la nécessité d’un traitement chirurgical devient plus forte.
Sans traitement, la déformation demeure et cause un handicap physique et affectif important.
Le pied bot a la fâcheuse manie de reprendre sa forme après une correction par immobilisations plâtrées ou manipulations. Les récidives ont tendance à rallonger la durée du traitement par de nouveaux plâtres et manipulations. Toutefois, l’orthopédiste pourra être amené à recommander un geste chirurgical. Le cas échéant, cette technique vous sera expliquée.
La récidive c’est le retour de la déviation du pied plus en dedans (varus) et aussi la perte de la flexion en arrière (dorsale) de la cheville (équin). Cela se traduit par l’impression que vous avez – à juste titre – que l’attelle devient plus difficile à mettre ou que le pied « échappe » à l’attelle.
La principale cause d’une récidive est le non respect du port de l’attelle.
Le port de l’attelle n’entrave pas le développement de l’enfant de façon importante pour ce qui est de s’asseoir, ramper et marcher. Toutefois, si on omet de la lui mettre, la correction du pied bot est gravement compromise.
A partir de l’âge de la marche, les enfants peuvent porter des chaussures normales.
Si votre enfant n’a qu’un pied bot, ses pieds seront probablement de taille différente, en moyenne d’une pointure.
Dans certaines cas de pieds raides où le traitement a été plus compliqué ou bien dans des cas de récidive, une attelle de marche peut être indiquée afin d’assurer un bon maintien de la correction du pied pendant la journée.
Oui, votre enfant aura une apparence normale. Il aura peut-être un pied plus petit que l’autre, ou des muscles plus petits dans les mollets et les pieds par rapport à ses pairs, mais ce n’est pas quelque chose qui se remarque. Votre enfant commencera peut-être à marcher quelques mois après les autres, mais il sera en mesure de participer à toutes les activités de la vie courante, qu’il s’agisse de nager, de courir ou de sauter, entre autres.
En médecine, il arrive souvent que des traitements soient équivalents. Le choix appartient à la famille, après que toutes les explications leur aient été données par les médecins. Le choix des médecins sera plus dicté par leurs expériences passées et leur savoir-faire.
Il est à signaler une étude médico-sociale portant sur « l’Evaluation médico-économique et médico-sociale de deux types de traitement du pied bot varus équin » : l’étude MESPIEDS
Les méthodes existent car elles ont fait l’objet de nombreux essais, résultats et publications scientifiques qui ont été reconnus et validés. Les méthodes ont un déroulement (protocole) précis et font appel à des techniques spécifiques.
Si une méthode (fonctionnelle ou Ponseti) est utilisée avec soin (par des praticiens reconnus) alors le résultat final sera fiable.
Dans le cas d’un pied bot où l’on emprunterait des éléments aux différentes méthodes pour imaginer un traitement alors il ne s’agirait plus ni de la méthode Ponseti, ni de la méthode fonctionnelle mais d’un traitement X dont l’issue serait plus ou moins aléatoire.
En conséquence de quoi, nous déconseillons fortement les mélanges des techniques. Toutefois, il est possible de passer d’une méthode à une autre (sans alternance) à la condition que la deuxième méthode soit rigoureusement appliquée.
A une période, les chirurgiens orthopédistes ont pensé qu’en effectuant une opération très tôt le problème serait réglé une fois pour toute. Cependant, même avec une correction précoce, le pied avait tendance à se déformer à nouveau avec la croissance – c’est ce que l’on appelle la récidive. Ces pieds devenaient souvent raides, douloureux et étaient source de difficultés pour le chaussage et la marche.
Actuellement, des méthodes de prise en charge du pied bot (Fonctionnelle ou Ponseti) ont remplacé la correction chirurgicale de l’ensemble de la déformation et les gestes chirurgicaux pratiqués viennent simplement en complément – ténotomie d’Achille ou transfert du tendon du jambier antérieur. Cependant, pour certains cas, peu nombreux, la chirurgie corrective peut-être nécessaire.